On distingue volontiers les arts du temps (littérature, théâtre…) des arts du visible (peinture, sculpture…), mais les uns comme les autres affrontent la redoutable question de l’inscription temporelle : la durée.
À une époque où le court terme règne en maître, avec l’alibi de la muséification pour tout ce qui a plus d’un demi-siècle, architecture et architectes, urbanistes et formes urbaines se retrouvent au cœur de la contradiction : comment résoudre le hiatus grandissant entre les exigences sociales d’efficacité, de rapidité et d’immédiateté et les impératifs mêmes de ces disciplines — bâtir pour durer ?
Le temps et les lieux manquent pour tenter de penser cette contradiction. Essayons d’y contribuer, modestement.
Le travail et la réflexion de l’architecte et urbaniste Pierre Riboulet (1928-2003), rappelés en ouverture et clôture du colloque, témoignent de son interrogation permanente sur ce sujet, qu’il nourrissait de l’étude et de la fréquentation sans cesse approfondie non seulement de l’architecture mais de tous les autres arts.
Nous voulons, avec ce premier colloque Pierre Riboulet, apporter une contribution au débat.