Association Pierre Riboulet

Architecte-urbaniste 1928 / 2003

Intentions

La peur fait partie intégrante des sociétés. A travers l’histoire, les gens ont eu peur de la mer, de la nuit, des revenants, des comètes, de la peste ou des disettes. Aujourd’hui, peur du risque, peur de demain, peur d’autrui ou peur du déclassement en sont les manifestations face aux incertitudes sociales, économiques, écologiques auxquelles nous sommes confrontés. En réaction, la société contemporaine, dans une quête impossible du zéro risque, oppose des dispositifs de régulation ou des principes de précaution qui organisent la ville, les lieux de vie et les espaces de rencontre de l’autre. Dans cette quête, la peur contrôle la production de l’espace, oriente la création, façonne l’environnement. Il y là une contradiction que ces rencontres mettront en débat.
La peur n’est-elle pas nécessaire à l’individu ? Est-ce qu’à vouloir contrôler les peurs on n’accentue pas les comportements défensifs et les exclusions ? Les mécanismes développés pour étouffer les peurs ne contribuent-ils pas à lisser les espaces, les comportements, les formes d’expression et de création ? Les techniques écologiques sont-elles les seuls remèdes aux risques produits par les technologies humaines ? La création offre-t-elle des alternatives pour faire face à ces peurs ou pour les envisager dans une dynamique positive ?

Comme pour tous les thèmes précédemment abordés en débats publics par notre association, la question s’adresse, par-delà l’architecture, à toute la société.